MANON LEPAUVRE
Compositrice

BIOGRAPHIE
Manon Lepauvre est une compositrice française née en 1992. Dans son travail, elle souhaite envisager l'art comme un vecteur de message dans la société, en ouvrant ses pratiques vers d’autres formes artistiques.
Elle commence sa formation au conservatoire de Laval avec Marco Suarez Cifuentes, avant d'intégrer le Conservatoire Régional d'Aubervilliers dans la classe de Martin Matalon.
En 2018, elle est admise au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Lyon (CNSMDL) dans la classe de Martin Matalon, tout en suivant les cours et conseils de Jean Geoffroy, Michele Tadini et François Roux. Elle y obtient son DNSPM en 2021. Durant cette période, elle compose plusieurs pièces pour des formations variées, jouées au CNSMDL. Elle termine sa formation par la composition d’un spectacle pour enfants, Conte-Goutte, sur un texte de Juliette Muller, en partenariat avec l'ENS de Lyon.
En 2021, elle intègre le Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris (CNSMDP) pour y poursuivre son Master dans la classe de composition instrumentale de Frédéric Durieux, ainsi que dans celle des Nouvelles Technologies appliquées à la composition, avec Yan Maresz, Luis Naon et Grégoire Lorieux. Sa pièce de prix, Circé, pour danseuse, dispositif scénique, ensemble instrumental et électronique, évoque les féminicides de l’année 2023.
Durant l’année 2023-2024, elle suit le cursus de composition et d’informatique musicale à l’IRCAM. Elle y compose Innate, une pièce pour danseuse, dispositif lumineux et électronique, qui propose une réflexion sur la notion d’enfermement.
Depuis 2019, elle reçoit régulièrement des commandes de la part d’ensembles tels que K/D/M, Sillages, Multilatérale, Écoute, 2E2M, Le Concert Impromptu, le Quatuor Æolina, l’Association des Amis de la Philharmonie de Paris et le Paris Mozart Orchestra.
Elle est en résidence avec l’Ensemble Écoute depuis septembre 2024.


PROJETS À VENIR...
Marasim pour danseuse, 3 chanteuses, 5 instrumentistes, électronique et vidéo avec Ashta Muallem (chorégraphie et danse), Juan Ignacio Guerra (création vidéo), commande de l'Ensemble Écoute
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PROJETS PASSÉS
Dédale pour Karlax, violon et violoncelle commande de Musique Nomade et bénéficiaire de l'aide à l'écriture de la DRAC Normandie
Athéna, la combative pour ensemble sur un texte d'Isabelle Pandazopoulos commande du Paris Mozart Orchestra
Fil pour orchestre, commande par le Paris Mozart Orchestra et la Philharmonie de Paris pour le concours La Maestra
Circé pour ensemble, danse, électronique et mise en espace
Calypso pour Quatuor d'accordéon avec le Quatuor Aeolina commande du Festival de Chaillol
Babils du Nil spectacle très jeune public pour accordéon, comédien et électronique sur un texte d'Arnaud Marzorati, commande de la compagnie Cadéëm
Lipari pour trio à corde avec les musiciens de l'orchestre de Paris commande des Amis de la Philharmonie
Cyclogénèse pour les musiciens du DAIC du CNSMDP
La morsure de la Limace pour quintette à vent avec le concert Impromptu et bénéficiaire de l'aide à l'écriture de la DRAC Ile de France
Conte-Goutte pour 4 musiciens créé au CNSMDL
Arc au Six couleurs pour 6 musiciens commande de l'ensemble Sillages
Baïna pour l'ensemble Multilatérale commande de la Philharmonie de Paris
Ys II pour violon solo et ensemble avec Léo Belthoise et l'atelier XX-XXI du CNSMDL
Ys I pour violon solo et électronique avec Léo Belthoise
Morpho pour l'ensemble K/D/M commande de France Musique
Agrion Hasté pour Saxophone Baryton et électronique avec Joan Marti-Frasquier
Afurganga II pour 11 musiciens avec l'atelier XX-XXI du CNSMDL
Afturganga pour l'ensemble Ars Nova


CREATION MONDIALE
Morpho, une suite instrumentale de la jeune compositrice Manon Lepauvre, pensée pour le trio KDM, un accordéoniste, deux percussionnistes.

CIRCÉ
"Nous sommes les voix de celles qui n'en ont plus"
Pour ensemble, danse, électronique et mise en espace
Manon Lepauvre, Composition et électronique
Emilie Roy, scénographe
Eva Aubigny, chorégraphie et danse
Claire Levacher, direction
Orchestre des lauréats du conservatoire : Julia Sinoimeri et Charlotte Le Roux : accordéon, Nanami Okuda et Haruka Egawa : piano préparé et clavier midi, Quentin Broyart, Élise Rouchouse et David Mengelle : percussions
Cette partition évoque le personnage de Circé. Au commencement de mon projet, j’ai été inspirée par l’interprétation du mythe qu’en a fait l’autrice américaine Madeline Miller. La forme de ma partition suit dans les grandes lignes le récit de présentation du personnage. Circé grandit sur le mont Olympe et elle se trouve rapidement en décalage avec les autres dieux car elle n’a pas les mêmes aspirations, plus attirée qu’elle est par le monde des humains que celui des dieux. J’ai transcrit cette première partie de l’existence de Circé dans un grand à-plat sonore où le temps semble suspendu. Un simple son électronique s’étire lentement puis se complexifie petit à petit, mêlé peu à peu aux sonorités des instruments acoustiques. La deuxième partie évoque l’île d’Æae, point de jonction entre l’Olympe et le monde des humains. Sur scène, 9 objets physiques (vases, pots de fleurs, arrosoirs, seaux, etc.) sont amplifiés et transformés par l’électronique. Ces objets symbolisent les 7 instrumentistes, la danseuse et la cheffe qui sont, sur scène. Ces objets sont autant de corps sonores, avec leurs caractéristiques harmoniques et temporelles ; ils sont progressivement passés à travers divers filtres et réverbération qui sont spatialisés dans la salle. Au deuxième plan, d’autres sonorités apparaissent et suivent leur propre évolution de manière plus ou moins régulière, sans temporalité ou pulsées. La troisième et dernière partie illustre la concomitance entre le mythe de Circé et notre monde contemporain. Circé est devenue une sorte de sorcière qui fabrique des filtres et potions. À partir d’une plante, le moly, plante puissante avec laquelle elle peut faire ou défaire des sortilèges, notamment en transformant en cochon les hommes qui débarquent sur son île et tentent de la violer. Dans cette partie, les corps sonores entendus dans la deuxième partie reviennent, retravaillés et intensifiés. L’action de la danseuse suit la forme de ce récit mis en musique. Elle peut souligner par ses mouvements les figures musicales comme elle peut en prendre le contre-pied, comme si elle poursuivait son propre récit, indépendamment. Au fur et à mesure, elle intensifie sa gestuelle pour délivrer un message jusque-là resté caché. Cette ultime phase sera celle de la saturation des sons et des mouvements dans un intensité de plus en plus énergique.
